top of page
Rechercher

Le Syndrome du Choc Toxique menstruel : alerte sur une maladie méconnue mais grave


Les différentes fenêtres de l'application Reglà

On pense qu’avoir ses règles, c’est “juste” une histoire de douleurs, de fatigue ou de protections à choisir. Mais dans de rares cas, cela peut devenir une question de vie ou de mort.


Le syndrome du choc toxique menstruel, bien que rare, est une maladie grave qui peut survenir lors de l’utilisation de tampons ou de coupes menstruelles.

Peu connue du grand public, cette pathologie peut avoir des conséquences dramatiques, comme en témoigne l’histoire bouleversante de Lauren Wasser, mannequin américaine amputée des deux jambes après avoir contracté ce syndrome.


Quels sont les symptômes à repérer, comment réduire les risques, et pourquoi cette infection mérite plus d’attention ? On fait le point sur un danger souvent minimisé mais potentiellement fatal.




Qu’est ce que le Syndrome du Choc Toxique ?


Le syndrome du choc toxique (SCT) est une maladie rare, grave et pouvant engendrer la mort. Elle est causée par la présence, dans le vagin, d’une bactérie de la famille des staphylocoques dorés. Selon l’ANSES, en France une vingtaine de cas sont recensés chaque année.


En effet, 1% des femmes portent cette bactérie, sans que cela se traduise par des symptômes. Toutefois, la majorité des personnes menstruées ignorent si elles sont porteuses ou non de cette bactérie. Toutes les personnes menstruées utilisant des protections périodiques internes sont donc potentiellement concernées.

Lors du port de protections périodiques internes comme les tampons ou encore les cups, cette bactérie peut engendrer un choc toxique.


L’assurance maladie française, Ameli, explique qu’avec ce type de protection, le sang stagne dans le vagin, cela crée ainsi, un environnement favorable au développement du staphylocoque. Ainsi, une utilisation prolongée ou l’utilisation de protection interne avec une capacité d’absorption plus importante que nécessaire augmente le risque de choc toxique.




Quels sont les symptômes du SCT ?


Cette maladie survient de façon soudaine, pendant les menstruations ou peu de temps après. 


En premier lieu, une forte fièvre se manifeste souvent. 


Suite à quoi les symptômes rappellent généralement ceux de la grippe

  • douleurs musculaires

  • mal de gorge


Ou ceux de la gastro-entérite

  • nausées

  • vomissements

  • diarrhée

  • douleurs abdominales


Une éruption cutanée généralisée sur tout le corps, semblable à des coups de soleil, se développe durant les premiers jours. Puis, plus tard, souvent durant la convalescence, la peau commence à peler.


Dès l’apparition des premiers symptômes, et lors de suspections de choc toxique, la protection interne doit être enlevée immédiatement et une consultation médicale doit être prise en urgence.


Dans les cas les plus extrêmes, mais rares, la maladie peut provoquer des défaillances de différents organes, comme le rein, le cerveau, le foie…, peuvent être observés et peuvent aboutir à de graves complications comme l’amputation ou même le décès.




Le cas de Lauren Wasser, amputée suite à un choc toxique :


C’est en octobre 2012, que la vie de la mannequin Lauren Wasser a basculé. Âgée de 24 ans, la jeune femme tomba malade et reconnue les symptômes de la grippe. Elle resta chez elle plusieurs jours pour se reposer.


Inquiète et sans nouvelles depuis plusieurs jours, la mère de Lauren contacta la police qui retrouva Lauren allongée chez elle, victime de 2 arrêts cardiaques. Après de nombreuses analyses à l'hôpital, les médecins découvrirent que Lauren était victime d’un choc toxique. 


Dans une interview, la mannequin explique “La seule chose dont je me souvienne lorsque je me suis réveillée dans ma chambre d'hôpital est d'avoir vu, écrit sur un Post-it, “oui” sur la jambe gauche et “non” sur la droite”. Sa jambe gauche a donc été amputée ainsi que ses orteils du pied droit. Mais ce fut que le début de l’enfer…


Suite à son amputation et pendant 5 années, la jeune femme continua de souffrir, “Je souffrais tout le temps. Tout me demandait un effort surhumain. Bouger me faisait mal. M'habiller seule était devenu presque impossible. Tous mes organes étaient touchés par l'infection, mes reins, mon estomac, mon intestin. Je sentais que ma seconde jambe se gangrenait peu à peu.”. 


En 2017, Lauren fut finalement amputée de sa seconde jambe, c’était le début de sa libération : “Ce fut pour moi une libération. Je n'avais plus mal. Je regardais mes prothèses en me demandant ce que je pouvais bien faire pour me les approprier. C'est là que j'ai eu l'idée d'avoir des prothèses dorées pour imiter le rappeur ASAP Rocky qui couvre ses dents d'or. J'avais l'impression d'avoir des bijoux à la place des jambes.


Lauren Wasser arbore aujourd'hui fièrement ses 2 jambes dorées, et est devenue un symbole de la sensibilisation au choc toxique. Depuis sa première amputation, elle consacre beaucoup de temps et d'énergie pour faire connaître cette maladie et prévenir les autres femmes des risques encourus au travers de nombreuses interviews.




Comment prévenir le risque de choc toxique ? 


De nombreux gestes simples sont mis en avant afin de limiter le risque de développement du SCT : 

  • Se laver les mains avant / après utilisation de  protections hygiéniques

  • Utiliser des protections internes seulement en période de menstruations (et une seule à la fois)

  • La journée (si utilisation de ce type de protections), la changer toutes les 4 à 6 heures maximum 

  • Choisir une protection avec un pouvoir absorbant adapté à son flux

  • La nuit, privilégier les protections externes (serviettes hygiéniques ou culottes menstruelles)

  • En cas de doutes ou de symptômes, contacter immédiatement un médecin 

  • Si le SCT a déjà été contracté, éviter les protections internes


Aujourd’hui, les protections hygiéniques alternatives comme les culottes menstruelles ou les serviettes lavables peuvent être une option plus sûre pour celles qui souhaitent éviter tout risque.


De plus, depuis de nombreuses années, les premières règles arrivent de plus en plus tôt chez les jeunes filles. Il est donc important de les sensibiliser, mais également leurs parents, dés l’apparition des premières règles. 




Un risque rare, mais évitable

Le syndrome du choc toxique menstruel est rare, mais ses conséquences peuvent être dévastatrices. L’histoire de Lauren Wasser nous le rappelle avec force : un simple geste du quotidien peut, dans certaines conditions, tourner au drame.Mieux connaître les risques, adopter les bons réflexes, et briser les tabous autour des règles sont autant de leviers pour prévenir plutôt que subir.


Aujourd’hui encore, le SCT reste trop méconnu. Il est temps que l’information circule, que la parole se libère et que les protections menstruelles soient choisies en toute conscience. Car la santé menstruelle, ce n’est pas un sujet secondaire : c’est une question de sécurité, de dignité et de justice.


Parlez-en autour de vous, partagez cet article : l’information peut sauver des vies !








 
 
 

Commentaires


LE PANEL DE NOS PROTECTIONS & ÉQUIPEMENTS

bottom of page