La pilule en continu : une solution pour gagner en liberté ?

Ne plus avoir ses règles grâce à la pilule en continu, de plus en plus de femmes optent pour cette méthode. Zoom sur la prise de pilule en continu.

La pilule en continu, en quoi ça consiste ?

Enchaîner deux plaquettes de pilules contraceptives signifie faire l’impasse sur la “pause hormonale”, souvent de 4 ou 7 jours selon les types de pilules. Il existe deux types de pilules : les microprogestatives sous forme de plaquettes 28 jours, et les œstroprogestatives, sous format 21 jours. 

Cette pause hormonale permet, en temps normal, le déclenchement des saignements utérins. Connus également sous le nom “d’hémorragies de privation”, ils miment les règles, présentes lors de cycles naturels. Ainsi lors de l’enchaînement de deux plaquettes de pilules, les femmes suppriment ces saignements.

Quels sont les avantages ?

Cette pratique serait sans danger, selon le Dr Julia Maruani, gynécologue médicale et secrétaire générale de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale.

Cette méthode séduit un grand nombre de femmes, et ce n’est pas étonnant car celle-ci procure de nombreux avantages. 

Premièrement, cela permet d’éviter les oublis. En effet, en stoppant les prises une semaine sur quatre, les femmes perdent le réflexe de la prise. En enchaînant sans coupures la pilule, le risque de grossesses indésirables liées à l’oubli est diminué.

Deuxièmement, cette méthode soulage l’endométriose. Pour les femmes qui en souffrent, les règles se traduisent par une accentuation de l’inflammation et donc des douleurs, souvent handicapantes. Ce moyen de contraception qui permet de supprimer les règles apporte donc une solution thérapeutique, en permettant le repos de l’endomètre grâce à un apport d’hormones qui stoppe les saignements et l'ovulation.

Troisième avantage, et pas des moindres, l’arrêt des écoulements de sang. Grâce à l’enchaînement de pilules contraceptives, les femmes ont le pouvoir de supprimer, ou retarder les saignements. Elles se débarrassent donc des cycles menstruels contraignants, gagnent en liberté et en confort.

Quels sont les risques ?

Sur le long terme, environ 25% des femmes ont un risque augmenté d’avoir des spotting. L’apparition de spotting correspond à de petites pertes de sang tout au long du cycle, donc aussi en dehors de la période normale des règles.

Cela peut arriver lors de cette méthode d’enchaînement. Dans ce cas là, il est recommandé de faire une pause de 4 ou 7 jours, à la fin de la plaquette commencée, en prenant les comprimés placebo, ou en ne prenant rien. Ces quelques jours déclencheront des saignements utérins classiques. Puis suite à cette coupure, la succession de plaquettes est à nouveau possible.

Finalement les nombreux risques dont les femmes entendent parler à ce sujet, ne sont que des idées reçues.

Pourquoi la pilule n'est-elle pas en continu ?

On peut alors se demander pourquoi un grand nombre de pilules fonctionnent avec un rythme de 21 ou 28 jours, et non en continu. 

La réponse se trouve à l’origine de la création de la pilule : “Les scientifiques et les laboratoires ont d'abord voulu créer quelque chose comme si c'était naturel", raconte le Dr. Julia Maruani, "Donc il fallait déclencher des saignements une fois par mois. Mais c'est complètement arbitraire, ça n'a aucune notion scientifique et aucun intérêt sur le plan de la santé.” 

Elle précise que, pour certaines femmes, avoir ces saignements est important. 

En effet, chaque femme a son propore rapport à la symbolique des règles. "Elles ont l'impression de ne pas être fertiles, ou d'être ménopausées, peur d'être enceintes... Ce qui est important c'est que les femmes sachent que c'est possible et après chacune fait son choix, d'avoir ou de ne pas avoir les règles !", conclut la gynécologue.

Quel que ce soit le type de pilule que vous prenez, microprogestative ou œstroprogestative, vous êtes enfin libres de choisir quand vous voulez et surtout quand vous ne voulez pas avoir vos règles. Désormais vous avez l'esprit tranquille, quelle que soit votre préférence. Si besoin, n’hésitez pas à demander conseil à un médecin.