Les tampons hygiéniques, omniprésents dans la vie quotidienne de millions de femmes à travers le monde, cachent une réalité inquiétante : une contamination par des métaux toxiques. Une récente étude menée par l'université de Californie à Berkeley a révélé la présence alarmante de plomb, d'arsenic et d'autres métaux dans ces produits essentiels, suscitant des préoccupations sur les risques pour la santé publique.
La contamination découverte aux États Unis
L'auteure principale de ces recherches est Jenni A. Shearston, chercheuse postdoctorale à l'école de santé publique de l'UC Berkeley et au Département des sciences de l'environnement de l'UC Berkeley. Les chercheurs ont examiné quatorze marques de tampons vendues aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Grèce. Ils ont trouvé des concentrations élevées de métaux comme le plomb, l'arsenic, le cadmium, le chrome et le zinc. Le plomb, en particulier, préoccupe les scientifiques en raison de sa toxicité connue pour le système nerveux et son potentiel à causer des maladies psychiques et d'autres problèmes de santé graves.
Les hypothèses concernant l'incorporation des métaux dans les tampons hygiéniques varient selon les chercheurs : pour certains, le coton pourrait avoir absorbé des métaux provenant de l'environnement environnant, comme l'eau, l'air ou le sol, potentiellement contaminés par des sources proches telles qu'une fonderie de plomb à proximité. Pour d'autres, certains métaux pourraient être ajoutés intentionnellement pendant leur fabrication, par exemple comme pigment, agent de blanchiment, antimicrobien ou tout autre additif utilisé dans l'usine de production des produits hygiéniques.
De graves impacts sur la santé des femmes
Les métaux détectés dans les tampons peuvent avoir des effets néfastes sur plusieurs organes vitaux comme le foie, les reins et le système cardiovasculaire. Ils sont également liés à des risques accrus de démence, de cancer, de diabète et d'infertilité. De plus, ils peuvent nuire à la santé maternelle et au développement du fœtus. Les chercheurs soulignent que la peau du vagin, en raison de sa sensibilité et de son potentiel d'absorption chimique élevé, pourrait rendre l'exposition à ces métaux encore plus dangereuse. Une exposition de taille quand on sait que 50 à 80 % des femmes ayant leurs règles utilisent des tampons pendant plusieurs heures à la fois.
Mais ce n'est pas la première fois que les tampons sont visés. Les recherches récentes pointent également la présence potentielle de PFAS, également connus comme des « polluants éternels », une famille de composés chimiques largement utilisés dans divers produits de consommation courante en raison de leurs propriétés uniques de résistance aux taches, à l'eau et à la graisse. Cependant, les PFAS sont également connus pour leur persistance dans l'environnement et pour leur capacité à s'accumuler dans les tissus humains et animaux. Ils sont notamment accusés d'être responsables de perturbations endocriniennes, d'impacts sur le système immunitaire ainsi que de prédisposer à des risques importants concernant certains cancers.
Des lacunes dans la réglementation
Malgré ces découvertes inquiétantes, la réglementation actuelle reste insuffisante. Aux États-Unis, par exemple, la Food and Drug Administration (FDA) réglemente les tampons en tant que dispositifs médicaux, mais n'exige pas de tests spécifiques pour la présence de métaux. En France, une nouvelle réglementation exige que les fabricants divulguent la liste des composants, mais elle ne couvre pas encore la mesure des métaux toxiques.
Recommandations & précautions
Pour minimiser les risques, les experts recommandent de limiter le port des tampons à six heures maximum, de privilégier les alternatives plus durables avec des produits menstruels certifiés sains pour l'organisme et d'être vigilant quant aux symptômes associés à une exposition aux métaux toxiques, tels que les irritations et le syndrome de choc toxique.
Cette étude soulève des questions urgentes sur la sécurité des produits d'hygiène féminine et appelle à une action réglementaire plus stricte pour protéger la santé des consommatrices. Alors que la recherche se poursuit pour mieux comprendre l'impact des métaux toxiques sur le corps humain, il est important d'informer et de sensibiliser le grand public sur ces risques pour garantir des choix éclairés en matière de santé féminine. N'hésitez pas à en parler autour de vous : à vos mères, soeurs, amies... Il en relève de leur propre santé.
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